Code OACI : LFOT
Code AITA : TUF
Ouverture de la base : 6 mars 1961
Altitude : 109 m
Piste : 1 - 2404 m revêtue - 02/20
Histoire de la Base aérienne de Tours
La Base aérienne 705 François et Jean Tulasne (B.A. 705 Tours) est une base aérienne de l'Armée de l'Air française située principalement sur l'aéroport de Tours St-Symphorien sur les communes de Tours et Parçay-Meslay dans le département d'Indre-et-Loire. Elle a abrité de 1961 à 2020 l'École de l'aviation de chasse 314 Christian Martell. Elle comprend le centre de contrôle militaire de Cinq-Mars-la-Pile ainsi que des unités de l'État-major et d'autres services. Avant 1961, elle a porté successivement les numéros de Base aérienne 131, puis Base aérienne 109.
Création du camp d'aviation de Parcay-Meslay
Le camp d'aviation de Parcay-Meslay est créé lors de la Première Guerre mondiale, en novembre 1915, sur le territoire de Saint-Symphorien, ancienne commune aujourd'hui rattachée à la ville de Tours, de Sainte-Radegonde et de Parçay-Meslay.
Destinée à former des pilotes, l'école d'aviation de Tours qui s'y installe est alors dotée de biplans Caudron G III et quelques G IV.
En mai 1917, débarquent les premiers aviateurs américains venus à Tours passer le brevet élémentaire de pilote. Les premiers à voler sont en fait des militaires de l'US Navy (First Aeronautic Detachment), à partir du 22 juin.
Le 1er novembre 1917, l'école est cédée aux Américains qui possèdent leur quartier général de l'arrière à Tours. Elle deviendra la 2nd AIC (Aviation Instruction Center). Ils y forment surtout des pilotes d'observation, des observateurs et des photographes. L'école, qui souffre souvent du mauvais état du terrain et d'un manque récurrent de pièces pour entretenir ses avions, est toujours équipée de Caudron G III et de quelques G IV. Puis l'aviation américaine utilisera des Sopwith 1 A2, indifféremment aux couleurs américaines ou françaises, et des DH.4
Le 31ème Régiment d'aviation d'observation
Une fois la paix revenue en 1919, le site redevient français (les contrats de location américains ont cessé le 30 avril 1919). En juillet 1919, il accueille le groupement d'aviation n°1, et la première escadrille à revenir est la Sal 277, équipée d'avions Salmson 2 A2, suivie de la Br 226 (Breguet 14 A2) et de la Sal 10 (Salmson 2 A2). Le 1er janvier 1920, le GA 1 devient 1er régiment d'aviation. Le régiment change de nom le 1er août 1920 pour devenir le 31e régiment d'aviation d'observation. Le camp d'aviation de Parçay-Meslay est le seul terrain de l'ouest de la France. Il travaille au profit des 9e, 10e et 11e corps d'armée, de la Rance à la Gironde. Le 31e RAO compte, après une longue mise en place, trois groupes de deux escadrilles :
En souvenir du décès en septembre 1929, du Commandant François Tulasne (frère du général Joseph Tulasne, père de Jean Tulasne, Commandant de l'escadrille Normandie), le nouveau casernement, à gauche de la nationale 10 en allant vers Paris, prend le nom de quartier Tulasne en 1930, à l'initiative du Lieutenant-colonel Jauneaud. Après la Seconde Guerre mondiale, la partie située à droite (hangars et pistes) prend celui de Commandant Jean Tulasne d'où le nom actuel de la base : Commandants François et Jean Tulasne, associant, exemple unique, le père et son fils.
Côté avions, le Salmson 2 A2 disparaît rapidement au profit exclusif du Breguet 14 A2, lui-même remplacé par le Potez 15 A2, à partir du mois de décembre 1923, puis par le Potez 25 en janvier 1927 et par le Breguet 27 en juillet 1934.
Base aérienne 131 : de l'observation au bombardement
En 1930, le 31e RAO accueille un groupe d'observation venu de Mayence (Allemagne) à la suite de l'évacuation des territoires rhénans occupés par l'armée française. Les deux escadrilles (F 19 et Br 104) sont équipées de Breguet 19 A2. Elles forment un quatrième groupe au 31e RAO, le GR 1, jusqu'à leur départ pour Nancy en 1933, pour laisser la place à une partie du 2e régiment de chasse, venue de Strasbourg : les Cigognes ( Spa 3, Spa 103, Spa 57 et Spa 65) équipées de Nieuport.
À partir du 1er janvier 1934, le camp de Parçay-Meslay change et prend l’appellation de Base aérienne 131. Tours hébergeait déjà deux structures depuis plusieurs années : le siège de la 3e
région aérienne, et, à l'échelon inférieur, la 1re brigade.
Sont créées, en ce début d'année 1934 :
La 2e escadre reste jusqu'en 1936, date à laquelle elle rejoint alors la Base aérienne 122 Chartres-Champhol, pour se rapprocher des zones à défendre en cas de conflit.
Base aérienne 109
Par changement de dénomination la Base aérienne 131 est dissoute, et la Base aérienne 109 est créée le 1er janvier 1936.
Le 1er janvier 1937, l'escadre change de spécialité : d'observation elle devient escadre de bombardement.
En avril 1937, la 31e escadre de bombardement passe de six à quatre escadrilles. Le groupe ainsi prélevé participe à la création de la 51e escadre de bombardement.
Les deux escadres sont équipées successivement de Potez 540, de Bloch MB.200 et de Bloch MB.210. Après la déclaration de guerre, la 31e utilise des Léo 45, alors que la 51e délaisse ses Bloch 210 pour faire de l'appui tactique avec des Breguet Br.693.
En décembre 1939, un centre d'instruction de reconnaissance équipé de Potez 63.11, est installé sur la base et il y restera jusqu'en juin 1940.
L'occupation allemande
À partir de 1940, la Base aérienne 109 est occupée par l’armée allemande. Une École de l'Aviation de Chasse est alors créée en 1943 à Marrakech, au Maroc, où elle forme des pilotes de chasse français. Elle stationne en 1944 sur la Base de Meknès et prend le nom de parrain de Christian Martell, pilote légendaire des Forces aériennes françaises libres.
De l'école de moniteurs à l'école de chasse
Après la libération, les centres d'instruction de la Chasse (CIC) sont particulièrement disséminés.
Une école de pilotage et de formation de moniteurs équipée de Dewoitine D.520, en provenance de Meknès au Maroc, s'installe sur le site. S'y constitue une patrouille de l'école des moniteurs de Tours qui vole sur Stampe SV4-A. Le 1er septembre 1947, l'unité est transférée à Cognac, la patrouille à Étampes où elle prend le nom d'Escadrille de Présentation de l'Armée de l'Air n°58 (EPAA 58). La base ne possède plus alors que des organismes de sécurité aérienne et d'un atelier de réparation.
En 1952, la création d’une nouvelle piste va permettre d’accueillir le glorieux groupe de chasse de nuit Lorraine, équipé de De Havilland Mosquito, puis de Gloster Meteor.
En 1953, l’aérodrome de Tours est ouvert à la circulation aérienne publique et prend le statut d’aérodrome mixte, pour lequel l’Armée de l’Air est désignée comme affectataire principal. À la suite de l'adjonction des groupes Loire et Camargue, l'ensemble devient la 30e escadre de Chasse de nuit. À partir de 1957, elle est équipée de SO.4050 Vautour et elle y restera jusqu'en 1961.
Base aérienne 705
Le 6 mars 1961, l’École d'Aviation de Chasse Christian Martell, en provenance de Meknès, s'installe sur la base de Tours, qui devient la Base aérienne 705. Le nom de Jean Tulasne lui a été donné en 1964. Elle utilise des Dassault Ouragan et des T-33. En 1965, le centre de Détection et de Contrôle 07.927 (CDC) quitte le site de Tours pour s'installer sur le site de Cinq-Mars-la-Pile.
L'école des pilotes de chasse de la marine en Algérie est elle aussi dissoute, et les pilotes de l'Aéronavale se retrouvent également à Tours avec un petit détachement de techniciens de la Marine Nationale française, qui se retrouvent incorporés au sein des services techniques de la base de l'Armée de l'Air de Tours. Les pilotes de la Marine, élèves, moniteurs pilotes plus les quelques techniciens (mécaniciens, électriciens et électroniciens d'avions avec deux personnes de spécialité administrative) forment la section Marine école de Tours, unité de marine en détachement de 50 personnes environ jusqu'à sa dissolution en 1995. Dépendant administrativement de la base de Landivisiau, elle est rattachée au colonel commandant la BA 705 et commandée par un chef de détachement, le plus souvent un moniteur pilote Marine au grade de capitaine de corvette ou de frégate. Les techniciens sont tous volontaires pour 4 ans sur la base et sont successivement formés pour la spécialisation des avions de la base sur les T-33, Mystère IV et Alphajet, et durant près de trente ans les techniciens qui sont affectés dans cette unité marine travaillent conjointement avec ceux des services techniques (GERMAS 15/314) de l'Armée de l'Air.
Le 19 août 1974, le Commandement des écoles de l'Armée de l'Air prend possession de ses locaux sur la base de Tours. En 1976, le CDC de Brest est rattaché à la base 705 et prend le nom de CDC 08.927. En 1979, l'école de chasse reçoit son premier Alphajet.
En 1980, le site accueille le centre administratif territorial air (CATA) qui devient, en 1991, le Service des rémunérations et des pensions du commissariat de l'air (SERPECA). À partir de novembre 1993, celui-ci devient un organisme unique pour toute l'Armée de l'Air.
Le 19 novembre 1981, l'école de chasse est entièrement équipée d'Alphajet et abandonne les T-33.
Le 1er août 1994, l'école de chasse prend le nom d’École d'Aviation de Chasse (EAC) et, le même jour, l'état-major de la zone aérienne de défense (ZAD) Nord 10.542 s'installe sur le site de Cinq-Mars-la-Pile.
En 1995, à la suite de l'abandon du programme de l'Alphajet navalisé qui devait remplacer les Fouga Zéphir, la France choisit la solution de former les pilotes marine à la Naval Air Station Meridian aux États-Unis ; la section Marine école est alors dissoute.
Départ de l'école de chasse
Sur la question du départ de l’école de formation de chasse lié à la « fin de vie » des Alphajet alors prévu vers 2015, le ministre de la défense précise dans une réponse écrite au Sénat fin 2006 que la mission de formation des pilotes de chasse de la BA 705 ne peut être remise en cause à court ou à moyen terme dans la mesure où aucune autre plate-forme ne remplit à ce jour toutes les conditions pour qu'y soit transférée cette activité, le ministre se disant toutefois bien conscient des contraintes spécifiques s'exerçant à Tours en matière de gêne sonore et compte tenu de la proximité immédiate d'une agglomération de 300 000 personnes.
Cependant, le départ de l’École de chasse pour la Base aérienne 709 Cognac-Châteaubernard est annoncé en 2013, aussitôt démenti, confirmé en avril 2016.
En décembre 2016, dix-sept avions d'entraînement avancé Pilatus PC-21 ont été commandés pour remplacer les Alpha Jet de Tours. Les premières livraisons sont intervenues dès mi-2017 et compte également des simulateurs. Ils sont stationnés depuis sur la Base aérienne 709 de Cognac et remplacent depuis juillet 2019 les Epsilon de l’École de Pilotage de l’Armée de l’Air de Cognac et les Alphajet de l’École d’Aviation de Chasse de Tours et devraient servir à la formation sur une année, d'environ 30 élèves pilotes de l'Armée de l'Air, 10 navigateurs officiers système d'armes, 10 élèves pilotes de la Marine Nationale, et 10 élèves moniteurs simulateur.
Le transfert à Cognac de l'École de chasse est effectif au printemps 2020. Ses Alphajet font leur dernier vol le 5 juin 2020. L'École de l'aviation de Chasse 314 Christian Martell a été fermée après ce transfert.